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Linux Attitude

Le libre est un état d'esprit

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Category: Sysadmin

Niveau :      
Résumé : atime, ctime, mtime, crtime

Je constate que je n'ai jamais fait d'article sur les dates de fichier, c'est bien dommage car on me pose souvent la question. Voila qui va régler ce malentendu.

ctime et mtime

Unix depuis très longtemps ne stocke pas la date de création d'un fichier (contrairement à windows). A la place il stocke 3 dates au format timestamp unix. Les plus difficiles à comprendre sont mtime et ctime. Mais en réalité c'est simple, il suffit d'apprendre leur nom :

  • mtime : modification time, date de dwœernière modification du contenu du fichier
  • ctime : change time, date de dernier changement des métadonnées du fichier (par exemple le propriétaire)

Rien que pour vous, j'ai un moyen antimnémotechnique : M comme Contenu et C comme Métadonnée. Je ne sais pas vous, mais moi ça marche.

Attention, la modification du contenu d'un fichier modifie sa date de modification, qui est une métadonnée ... Elle modifie donc aussi sa date de changement. En conséquence de quoi on a toujours ctime >= mtime.

atime

Historiquement unix a eu l'idée originale de stocker la date de dernier accès à un fichier, le atime (access time). Ça a l'air cool, mais en réalité c'est une fausse bonne idée car elle interfère avec la notion fondamentale de lecture. En effet, pour mettre à jour le atime, chaque lecture impliquera une écriture.

Plus le temps passe plus le atime est problématique. Ça a commencé avec les sites web qui avaient des problèmes de performance à cause de la mise à jour du atime lors de la lecture des fichiers. On a alors inventé la possibilité de désactiver le atime au montage (option noatime).

Puis ça continue avec le SSD, écrire le atime implique une écriture toute petite à chaque lecture de fichier, ce qui implique la modification d'un inode et donc d'un block disque. Et avec le fonctionnement du SSD cela implique la lecture et la réécriture d'un gros bloc de données, donc des problèmes de performances. Puisque le atime reste utilisé par quelques applications (aussi rares soient-elles), on a inventé l'option relatime, qui ne met a jour le atime que s'il était égal ou antérieur au ctime. Ça permet de détecter une lecture depuis la dernière modification tout en faisant sauter un grand nombre de mises à jour du atime (mais pas toutes). C'est similaire à l'option noatime, mais ça permet aux applications, comme mutt, de savoir si un fichier a été lu depuis sa dernière modification.

Le problème suivant intervient avec les snapshots, lorsqu'on utilise des snapshots de disques (à travers LVM ou à travers un serveur de VM), on se retrouve à mettre à jour le disque de snapshot et donc occuper de l'espace disque rien qu'en le lisant. Le summum étant atteint avec btrfs. Si vous faites un snapshot avec btrfs il ne vous prendra quasiment aucune place sur le disque. Si vous faites un find sur ce snapshot, la mise à jour du atime va quasiment remplir l'espace disque du snapshot d'une copie complète des données originales.

Conclusion, oubliez le atime ...

crtime

Comme je vous l'ai dit, windows stocke la date de création, c'est donc tout naturellement que les linuxiens ont voulu la même fonctionnalité. C'est enfin chose faite avec ext4. En effet, ext4 a profité de l'agrandissement de la taille des inode (de 128 à 256) pour stocker plus d'informations, celles-ci incluent la date à la nanoseconde près et la date de création.

Cool, mais comment fait-on ?

Malheureusement, les outils habituels n'ont pas encore été mis à jour pour récupérer cette information. Il nous faut donc le faire à la main :

# d'abord on récupère le numéro d'inode du fichier
$ stat --format "%i" /chemin/vers/le/fichier
# puis on récupère la date de création
$ debugfs -R 'stat <123456>' /dev/partition | grep crtime

Notez que ça ne marche que sur des partitions ayant des inodes de 256 octets, ce qui exclue les systèmes de fichiers mis à jour depuis ext2 et ceux venant d'un ext3 avec des inodes de 128 octets.

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Résumé : ntp.conf ; fudge

Pour vérifier le bon fonctionnement de votre démon ntp, vous êtes amené à taper la commande suivante qui liste les source de temps utilisées :

$ ntpdc -p

Cette commande met une étoile face à la source de référence utilisée pour la synchronisation. Le choix se fait entre autre en fonction du stratum de la source. Je rappelle que les serveurs NTP disposant d'une source de temps matérielle fiable (horloge atomique) ont pour stratum 1. Ceux qui se synchronisent sur eux, 2, et ainsi de suite.

Étant donné qu'il y a un grand nombre de serveurs publics de strate 2 et 3, vous devriez avoir accès à des serveurs de strate 4, ou au pire 5. Mais si le serveur a une strate plus élevée, il se peut que l'horloge choisie ne soit plus le serveur, mais l'horloge locale qui a une strate définie par défaut à 5 sur certaine distributions.

Et là c'est le drame, vous n'êtes plus synchronisés !

Pour résoudre ce problème, il y a plusieurs méthodes, se résumant toutes en la configuration des serveurs de temps :

# ntp.conf

# mettre l'option prefer sur le serveur voulu
serveur xxx.com prefer
# réduire la strate du serveur
fudge xxx.com stratum 4

# augmenter la strate de l'horloge locale
# 127.127 pour les horloges non réseau
# 1.0 pour l'horloge système
fudge 127.127.1.0 stratum 10

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Résumé : vlock; vlock -ns

Vous avez vu apparaître dans l'article sur tmux, un petit outil pour verrouiller le terminal, il s'appelle vlock.

Son unique fonctionnalité est le locker un terminal et de demander un mot de passe pour être débloqué.

Mine de rien ça lui fait quand même deux cas d'usage :

  • bloquer l'accès physique à une machine
  • bloquer l'accès virtuel à un shell

Virtuel

Avec la commande suivante :

$ vlock

Vous bloquez votre terminal en cours, et seul un mot de passe peut le débloquer. C'est utile essentiellement lorsque vous êtes connecté en ssh à distance sur une machine.

Physique

L'option -a permet de locker toutes les consoles locales (ctrl-alt-Fx, ou alt-Fx), en pratique il locke la console en cours et empêche d'en changer. Il faut donc déjà être sur une console locale.

Si vous êtes sur X, vous êtes aussi sur une console locale (remarquez le ctrl-F7 pour y aller). Mais le shell qui va lancer votre commande ne l'est pas, il est dans le terminal virtuel de xterm, rxvt, konsole et consorts. Pour locker toutes les consoles, il faut donc utiliser l'option -n qui ouvre une nouvelle console (avec openvt) avant de continuer avec l'option -a.

Enfin notez que l'utilisateur local a en général accès aux magic keys, et une de ces magic keys sert justement à tuer le processus en avant plan (alt-sysrq-k), par exemple pour garantir qu'il n'y a pas de keylogger. Si vous ne voulez pas vous faire tuer votre session par cette combinaison de touche vous pouvez utiliser l'option -s. C'est là qu'on voit que cette combinaison nommé SAK n'est pas si sécurisée que ça puisqu'elle peut être désactivée...

Donc je résume :

# en tant qu'utilisateur normal et seulement depuis une console texte
$ vlock -a
# en tant que root
$ vlock -sn

Quand le lancer

Et c'est là qu'est la difficulté, en toute logique le lancement doit se faire par le processus qui dispose du terminal à un instant donné, surtout dans le cas de blocage du terminal virtuel. La bonne solution est de le lancer après un certain temps d'inactivité, et seule l'application peut savoir quand le lancer. C'est donc à vous de trouver les settings spécifiques à l'application pour le faire.

Mon article précédent indique comment faire pour tmux, malheureusement je n'ai pas trouvé de solution pour bash qui ne propose que la variable TMOUT qui termine complètement le shell.

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Résumé : tmux

Comme disait un illustre au grand cœur, "Compromis, chose due !" (orthographe approximative). Voici donc mon fichier de configuration détaillé de tmux, à mettre dans ~/.tmux.conf ou /etc/tmux.conf au choix. Je n'ai pas changé beaucoup de raccourcis car je tiens à m'habituer autant que possible aux valeurs par défaut qui vont se retrouver sur mes nouveaux serveurs.

J'en profite pour ajouter un raccourci que j'ai oublié la dernière fois :

  • ctrl-b D : pour détacher un tmux resté ouvert à distance
# Pour les nostalgiques de screen
# comme les raccourcis ne sont pas les mêmes, j'évite
#set -g prefix C-a
#unbind-key C-b
#bind-key a send-prefix

# même hack que sur screen lorsqu'on veut profiter du scroll du terminal (xterm ...)
set -g terminal-overrides 'xterm*:smcup@:rmcup@'

# c'est un minimum (defaut 2000)
set-option -g history-limit 100000

# lorsque j'ai encore un tmux ailleurs seule
# sa fenetre active réduit la taille de ma fenetre locale
setw -g aggressive-resize on

# locker la session après inactivité (en s)
set -g lock-after-time 3600
# pour que le lock marche sous linux (apt-get install vlock)
set -g lock-command vlock

# il faut choisir un derivé de screen, 256 couleurs c'est bien !
set -g default-terminal "screen-256color"

# pour ceux qui n'ont pas laché la souris
set -g mouse-select-pane on
setw -g mode-mouse on

# ca peut etre utile ...
set -g status-utf8 on
setw -g utf8 on

# Pour etre alerté sur un changement dans une autre fenêtre
setw -g monitor-activity on
#set -g visual-activity on
#set -g visual-bell on

# numéroter a partir de 1, pratique pour l'accès direct
set -g base-index 1

# repercuter le contenu de la fenetre dans la barre de titre
# reference des string : man tmux (status-left)
set -g set-titles on
set -g set-titles-string '#H #W #T' # host window command


#########
# theme #
#########
# exprimez votre créativité ici !
# pour les string : man tmux (status-left)

# barre un peu plus discrete
set -g status-bg default
set -g status-fg green
setw -g window-status-current-bg default
setw -g window-status-current-fg white
setw -g window-status-alert-attr default
setw -g window-status-alert-fg yellow

set -g pane-active-border-fg green
set -g pane-active-border-bg black
set -g pane-border-fg white
set -g pane-border-bg black

set -g message-fg black
set -g message-bg green

# exemples de barre d'état 
#set -g status-left '#[fg=red]#H#[fg=green]:#[fg=white]#S #[fg=green]][#[default]'
#set -g status-right '#[fg=green]][#[fg=white] #T #[fg=green]][ #[fg=blue]%Y-%m-%d #[fg=white]%H:%M#[default]'

#set -g status-left '#[fg=red]#H#[fg=green]:#[fg=white]#S #[fg=green]][#[default]'
#set -g status-right '#[fg=green]][ #[fg=blue]%Y-%m-%d #[fg=white]%H:%M#[default]'

#set -g status-left '#[fg=green](#S) #(whoami)@#H#[default]'
#set -g status-right '#[fg=yellow]#(cut -d " " -f 1-3 /proc/loadavg)#[default] #[fg=blue]%H:%M#[default]'

#set -g status-right "#[fg=yellow]#(uptime | cut -d ',' -f 2-)"

Comme pour le bashrc collaboratif, je vous propose de poster en commentaires vos personnalisations, je les ajouterai.

Niveau :      
Résumé : tmux

Aujourd'hui tout le monde connaît et utilise screen. Miracle de la technologie, il permet de survivre aux déconnexions, de lancer des commandes longues sans avoir peur, de faire passer tous ses shells dans une seule connexion et on le trouve souvent associé à l'indémodable irssi.

Comme vous le savez peut-être screen n'est plus maintenu. Ayant un code un difficile à lire et à maintenir, des développeurs ont choisi lui faire un concurrent plutôt que de le reprendre.

Ce concurrent se nomme tmux. Il dispose de la plupart des fonctionnalités de screen et d'autres en plus. Comme vous le verrez, votre problème sera essentiellement de vous adapter aux nouveaux raccourcis. Pour le reste c'est tout bon.

Tmux dispose de presque toutes les fonctionnalités de screen sauf la communication par port série (rapport choucroute, toussa).

Commençons par le lancement :

# lancer un nouveau multiplexeur
$ screen 
$ tmux
# s'attacher à un multiplexeur existant 
$ screen -d -r
$ tmux attach

Les raccourcis :

  • Nouvelle fenêtre
    • screen : ctrl-a ctrl-c
    • tmux : ctrl-b c
  • Se détacher :
    • screen : ctrl-a d
    • tmux : ctrl-b d
  • Passer à la fenêtre suivante
    • screen : ctrl-a <espace>
    • tmux : ctrl-b n

Je dois dire que ça y est je suis passé entièrement à tmux, le mélange ctrl-a ctrl-b entre screen et tmux commençait à être difficile. A propos d'adaptation, j'ai eu une seule difficulté c'est de m'habituer au nouveau scrollback. Il n'est pas possible de le faire à la souris, comme dans screen avec l'astuce du termcapinfo. Remarquez, c'est plus propre car du coup il n'y a pas de mélange des bufffer de scrollback entre les différents terminaux. Donc la méthode propre dans tmux c'est ctrl-b suivi de pgUp et là vous êtes en mode copy (qui permet entre autre le scrollback), vous pouvez alors naviguer avec pgUp, pgDown ou les touches directionnelles. Et pour Revenir au mode normal, Esc tout simplement.

Dans un prochain article nous verrons comment changer la configuration de tmux, même si les valeurs par défaut sont plutôt bonnes.

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Résumé : /etc/inittab ; /etc/gdm.conf ; /etc/sshd.conf

Pour ceux qui voudraient essayer le parachutisme, je vous le conseille, c'est très fort ! Par contre ça vous empêche d'écrire des articles ...

Vous venez de faire un chroot et vous voulez pouvoir vous connecter dessus comme s'il s'agissait de votre machine locale ?
Pas de panique, c'est tout simple.

Pour cela nous allons regarder 3 méthodes différentes de connexion à votre chroot : le terminal local, ssh et l'environnement graphique. Mais avant tout préparons le chroot à ressembler à une distribution normale.

$ mount --bind /dev $CHROOT_BASE/dev
$ mount --bind /proc $CHROOT_BASE/proc
$ mount --bind /sys $CHROOT_BASE/sys

Terminal local

Pour se connecter en local à votre machine, vous utilisez les consoles disponibles (alt-Fx ou ctrl-alt-Fx si vous êtes en mode graphique). Vous en avez 6 à disposition.

Pour faire simple, nous allons juste faire en sorte que les consoles 4 à 6 redirigent dans le chroot tandis que les 1 à 3 resteront dédiées à la machine principale.

Il suffit de modifier /etc/inittab :

# /etc/inittab
1:2345:respawn:/sbin/getty tty1
2:2345:respawn:/sbin/getty tty2
3:2345:respawn:/sbin/getty tty3
4:2345:respawn:chroot <chroot_base> /sbin/getty tty4
5:2345:respawn:chroot </chroot_base><chroot_base> /sbin/getty tty5
6:2345:respawn:chroot </chroot_base><chroot_base> /sbin/getty tty6

Et là, soit vous redémarrez (bof on n'est pas sous windows) soit vous forcez init à relire sa configuration :


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Alsa

Apr 21

Niveau :      
Résumé :

Aujourd'hui un truc obscur pour beaucoup d'entre nous : alsa. Pas la poudre blanche, mais le truc avec un mixer, enfin pas celui de la cuisine, mais celui de linux ...

Pour simplifier disons que alsa est une API présentée par le noyau et qui permet d'accéder à travers une interface unique à toutes les cartes son que vous pouvez avoir.

Fichier de configuration

Alsa étant relativement bien fait, ses utilisateurs (l'application qui émet du son, la gestion du volume ...) n'ont pas besoin de configuration particulière pour fonctionner. Mais il est possible de changer cette non configuration. Cela peut se faire soit de façon globale au système dans /etc/asound.conf soit spécifiquement à l'utilisateur dans ~/.asoundrc.

Que peut-on mettre dans ces fichiers ?

Là ça devient vite obscur et peu documenté. Mais nous allons voir que c'est assez simple. Il s'agit d'une configuration hiérarchique. Vous avez le choix entre les 2 formats suivants pour écrire des valeurs (ou un mix des 2) :

# commentaire
val.eur.1 "toto"
val.eur.2 "tata"
val.ue "help"

val {
  eur {
   1 "toto"
   2 "tata"
  }
  ue "help"
}

Éléments de configuration

Mais que peut-on bien mettre dans ce fichier ?

Ici les exemples sont nombreux, mais rarement expliqués.

Tout d'abord une liste détaillée se trouve ici : Asoundrc.txt

Reste à trouver ce que les attributs veulent dire. Ce qui va vous intéresser est essentiellement pcm qui permet de créer une nouvelle carte son (virtuelle). Les autres ne vous seront utiles que rarement et dépendront surtout du contenu de vos pcm.


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